La flûte

La flûte traversière compte parmi les plus anciens instruments de l’humanité mais seuls ont été conservés les instruments faits d’un matériau qui a pu résister au temps : pierre, os, argile.
Elle serait apparue en Chine, puis en Occident vers la seconde moitié du XIIe siècle. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, Lully introduit la flûte traversière dans l'orchestre d'opéra et à partir du XVIIIe siècle, l'instrument se voit assigner une fonction importante de soliste, en raison de sa sonorité diaphane et de son agilité.

La flûte au Moyen-Âge

duo de flûtes du Moyen-Âge

Au Moyen Age, la flûte traversière cylindrique est d’un usage courant parmi les joueurs d’instruments, les « fistulatores ». Il existe peu de formes variées parmi les flûtes traversières (deux ou trois). Les premières indications concernant la technique de la flûte traversière y compris les indications pour octavier et celles concernant l’embouchure, sont données par Philibert Jambe de fer (Epitome musical publié en 1556). Les méthodes détaillées sont assez rares et se réfèrent à l’exemple du chant. Jusqu’au XVIIIe siècle, le terme « flûte » désigne principalement la flûte à bec, tandis que sont ajoutés pour la flûte traversière les qualificatifs « traversière », « allemande ».

La flûte baroque

flûte baroque

Ce n’est qu’au début du XVIIIe siècle que la flûte traversière se voit assigner une fonction propre et rapidement très importante. Les progrès accomplis dans le domaine de la technique sont sensibles à travers les œuvres didactiques de Hotteterre (1707), Quantz (1752) et Tromlitz (1786 et 1791). L’absence d’uniformité entre les sons confère à la flûte baroque un charme particulier qui a exercé un grand attrait jusqu’au XIXe siècle.

La flûte moderne dite "Boehm"

flûte Boehm

La flûte conique de Théobald Boehm (flûtiste de la chapelle royale de Munich) en 1832 fut certainement le pas le plus décisif accompli sur la voie de toute la facture moderne des bois. D’après Boehm lui-même, c’est la sonorité puissante du flûtiste anglais Charles Nicholson qui lui donna l’idée de renouveler la facture de la flûte. Ses recherches pour une sonorité plus pleine et plus égale amenèrent Boehm à construire en 1847 une flûte cylindrique qu’il pourvut d’un ingénieux système de clefs facilitant la vélocité des doigtés. L’embouchure prit une forme légèrement rectangulaire aux angles arrondis. Peu à peu, la flûte de Boehm évinça la flûte baroque et les autres types qui avaient succédé à cette dernière.

Les flûtes d'aujourd'hui

flûte piccolo
Piccolo

Le nom piccolo est l'abréviation de "flauto piccolo", qui signifie "petite flûte" en Italien. Il est le plus petit instrument de la famille des flûtes d'orchestre. Deux fois moins long que la flûte courante, il monte une octave plus haut. Le piccolo tient une place importante dans les orchestres où il y fait son apparition à partir de la fin du XVIIIe siècle et petites formations militaires, où sa virtuosité et sa sonorité remplacent un instrument traditionnel de la musique populaire et militaire : le fifre.

flûte soprano
Flûte soprano

Elle est constituée de 3 sections : la tête, le corps et la patte et mesure environ 60 centimètres. L'étendue est de 3 octaves grâce aux harmoniques, octave et double octave, obtenues en modifiant la pression du souffle. Cette flûte est le plus agile des instruments à vent et certainement le plus souple de l'orchestre avec le violon. Souvent soliste à l'orchestre, la flûte traversière s'allie remarquablement aux instruments à cordes dans les formations de chambre.

flûte alto
Flûte alto
Cette flûte à tonalité grave est quatre notes en dessous de la flûte traversière. Elle date des années 1920 pour compléter la gamme de flûte. Les compositeurs du XXe siècle ont exploité essentiellement son beau timbre mystérieux dans le grave.


flûte basse
Flûte basse

Elle a été inventée au XXe siècle afin d'obtenir un jeu plus grave et plus profond que n'importe quelle autre flûte. Elle sonne une octave en dessous de la flûte traversière. Plus longue que cette dernière, son embouchure est recourbée afin que le flûtiste puisse atteindre toutes les clefs.

chats rouges Flûte octobasse

Cette flûte est bien plus grosse que la flûte basse. Elle est le fruit de l’imagination et du savoir faire du luthier français Jacques Lefèvre puis de son assistant de l’époque, Jean-Yves Roosen. Sa tessiture la rapproche du violoncelle : elle s’étend sur trois octaves et demie (partant du la grave situé une tierce au-dessous du do de la corde basse du violoncelle). Il n’en existe qu’une vingtaine en Europe.